Prendre les mesures qui s'imposent

Sur mesure s'écrit sans s, la mesure étant à l'origine le papier sur lequel le tailleur marquait les cotes du vêtement qu'il voulait faire.
En fait, mesure est toujours au singulier dans les locutions à mesure que, au fur et à mesure, en mesure (de), sans commune mesure, et donc sur mesure.


L'air de rien...

Pour ne pas avoir l'air bête, sachez que l'accord se fait avec le sujet quand :
  • il s'agit de choses, parce qu'alors le verbe a le sens de sembler, paraître : Cette chaise a l'air bancale ; Cette proposition a l'air sérieuse ; ces bois ont l'air sombres ;
  • il s'agit de personnes et que le verbe a encore le sens de sembler, paraître : Cette grand-mère a l'air gentille ; Ces paysans m'ont l'air costauds ;
  • ou si le sens interdit l'accord avec air : Elle a l'air bavarde (on ne saurait avoir une mine bavarde !).

ASTUCE
Pour savoir si avoir l'air s'entend, avec des personnes, comme sembler, paraître, il suffit de voir si l'on peut intercaler le verbe être entre avoir l'air et l'adjectif : Cette grand-mère a l'air [d'être] gentille ; Ces paysans m'ont l'air [d'être] costauds ;



Mais si :
  • air se comprend comme mine, physionomie, l'accord se fait avec air (masculin singulier) : Cette jeune fille a l'air sérieux ; Tes amis n'ont pas l'air triste ;
  • air est suivi d'un complément, l'accord se fait obligatoirement avec air : Cette dame Pipi a l'air sérieux comme un pape.

    Les faux anglicismes


    Cela a le goût de l'anglais. Cela a la saveur de l'anglais. 
    Cela a la couleur de l'anglais. Mais ce n'est pas de l'anglais !



    Je voudrais attirer votre attention sur mes intentions

    Lorsque l'on a l'intention d'écrire un courrier ou une note, on doit l'adresser à l'attention de son correspondant : cette formule indique que l'on souhaite attirer son attention ou que l'on requiert toute son attention.



    À l'intention de n'est pas une tournure fautive et signifie même « en l'honneur de », « pour que la personne en bénéficie » : « Dimanche dernier, j'ai préparé mon fameux jambon-chips à l'intention de ma belle-mère. »



    Faisons un rêve...

    Quelle préposition avec rêver ? Eh bien, pourquoi se casser la tête alors qu'il est tout à fait possible de s'en dispenser ? Rêver une chose est tout à fait correct bien que très peu usité. 

    En fait, le sens détermine le choix (mais on s'en doutait un petit peu) :
    • rêver de se dit quand on fait un rêve
    • et rêver à s'emploie pour réfléchir « à, songer à, penser à »


    Il ne faut pas non plus oublier de citer rêver sur, qui a pour sens : « méditer profondément sur »

    Ce genre de fautes est inadmissible dans ce genre de blog

    Vous l'aurez noté, j'ai écrit « ce genre de » une première fois suivi d'un mot au pluriel, une seconde fois d'un mot au pluriel.

    Comment est-ce possible ? Par distraction ? Par erreur ?  Par plaisanterie ? Rien de tout ça ! car, selon le Multidictionnaire de la langue française (2003), « le complément du nom se met au pluriel si l'auteur veut insister sur la catégorie à laquelle appartient un être ou un objet » : ce genre de fautes.
    Et « [l]e complément du mot genre est au singulier si l'auteur veut insister sur la dimension spécifique de l'être ou de l'objet » : ce genre de blog.


    Il me semble que je dois écrire à l'indicatif

    Il semble que requiert forcément le subjonctif, qui est le mode du doute, de l'incertitude.


    Mais attention, ne pas confondre avec il me semble que qui est suivi de l'indicatif.


    • Il semble qu'il faille couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur.
    • Il me semble qu'il faut mettre du beurre dans les épinards.
    • Il semble que le chien perde ses poils.
    • Il me semble que le chien a des puces.

    CE QU'IL FAUT RETENIR
    • Il semble que + subjonctif
    • Il me semble que + indicatif


    Exceptionnellement (il en fallait bien une...), si il semble que a le sens de « il est certain que , on met l'indicatif : « il semble qu'il est en vie » (Molière, Dom Juan, III, 6).
    Sources : Dictionnaire des difficultés de la langue française



    Euh... quand écrire « heu » ?

    Euh est l'interjection qui illustre l'hésitation et qui vient spontanément dans la parole de celui qui cherche ses mots (ou ses idées).
    Heu est une interjection qui exprime la surprise, l'étonnement. 



    « Hier, j'ai mangé des carottes... et des navets et... euh [c'était quoi, déjà, ces trucs bizarres, dans mon assiette ?]... des rutabagas.
    - Heu [= hein ?!] ! Des rutabagas ? »



    Pour la petite histoire, le rutabaga est encore appelé chou de Siam ou chou suédois. Son nom est un dérivé de rotabagge (mot suédois). Le rutabaga est un cousin du navet, dont il se distingue par une forme légèrement plus allongée et une couleur jaune vert.

    Par moments, je ne sais plus écrire « par moment » !

    Alors, « s » ou pas « s » ?
    Une seule orthographe possible aurait été trop simple, évidemment... mais pour mieux nous embrouiller, on peut écrire « par moments » comme « par moment » ; en effet, cette expression, qui signifie « de temps à autre, par intervalles », accepte les deux graphies, même si le singulier reste d'un usage plus rare.

    Ainsi, je peux me permettre d'écrire :
    Par moments, je me dis que, par moment, la grammaire est bien facétieuse.

    Tâchons d'enlever cette tache

    Alors : accent ou pas accent ?


    Une tâche (avec accent circonflexe) signifie « travail défini à accomplir ». La difficulté à taper un accent circonflexe au clavier devrait suffire à rappeler qu'une tâche est bien souvent pénible...


    Une tache (sans accent circonflexe) n'est pas plus réjouissante, puisqu'il s'agit là d'une marque salissante, mais on en vient généralement plus vite à bout...


    C'est ultra

    si ultra s'accorde quand il est substantif, il reste invariable en tant qu'adjectif. Ainsi, pourrait-on écrire : « Les ultras sont ultra. »
    Préfixe dans la formation d'adjectifs ou de substantifs, ultra signifie « au-delà de », et s'emploie souvent indifféremment pour super- ou extra-, autres superlatifs. Il est généralement lié à l'élément qui le suit, sauf si celui-ci commence par une voyelle a, i ou u, et devant l'adjectif haut (ou haute). 

    • Ce gâteau est ultra-bon, si je ne veux pas que les enfants le dévorent tout de suite, je dois le placer sous ultra-haute surveillance.
    • Mon chien réagit aux ultrasons, il est ultra-intelligent.


    Même si la tendance est à l'agglutination (Grévisse, 1986), on remarque que les composés formés avec des adjectifs s'écrivent avec un trait d'union, et ceux composés avec un substantif sont soudés. Toutefois, le trait d'union est admis dans des créations de circonstance ou de fantaisie avec substantif.



    Quelle différence entre différend et différent ?


    À l'origine, un différend était la différence entre le prix demandé et le prix offert ; de là découle son sens actuel de désaccord, de querelle sur un point précis (résultat d'un conflit d'opinions ou d'intérêts).


    Homophones, différend et différent se distinguent tels les Dupond et Dupont par leur lettre finale ; ce qui s'explique par l'éloignement sémantique, la différence d'orthographe ne faisant que souligner cette opposition de sens.
    Le substantif s'écrira donc avec un d, l'adjectif avec un t.



    À nouveau ? De nouveau ?

    Ah ! Peux-on utiliser indifféremment à nouveau pour de nouveau et vice versa ? Les deux locutions sont-elles interchangeables ? Ça serait si simple, hein ? Eh bien non ! La grammaire et ses subtilités ont été inventées pour mettre un peu de piment dans nos vies, et le piment, y en a qui aiment et d'autres qui n'aiment pas...

    Certes, mais alors ? Quand dire à nouveau, et quand dire de nouveau ? La différence, une fois qu'on la connaît, ne paraît plus si impénétrable que ça, seulement voilà : fallait le savoir !...
    À nouveau signifie « une autre fois, d'une manière différente », tandis que de nouveau ne veut rien dire d'autre que « une fois encore, de la même façon » ; ce qui, pour un travail bâclé, peut être ennuyeux...

    En toute logique, un récidiviste ira de nouveau en prison (il y retournera), tout comme il vaudra mieux considérer à nouveau ce projet irréalisable.

    Vous avez compris, ou je reprends à nouveau mes explications ?



    Tout ce qu'il y a de plus...

    Tout ce qu'il y a de plus est une locution dite figée (le verbe avoir reste au présent, même si le contexte est passé) signifiant « extrêmement ». L'accord se fait le plus souvent au masculin singulier, bien que l'accord en genre et en nombre soit assez fréquent.



    • Déguisés comme ça, vous serez tout ce qu'il y a de plus voyant.

    Tout ce qu'il y a de...

    Le verbe ayant pour sujet tout ce qu'il y a de + nom au pluriel se conjugue à la troisième personne du singulier : 
    • Tout ce qu'il y a de chiens dans le quartier vint renifler le poule rôti posé sur le rebord de la fenêtre.

    À noter que jusqu'au XIXe siècle, l'accord se faisait au pluriel.


    Aux dépens de

    Aux dépens de est une locution prépositionnelle ne signifiant rien d'autre que « au détriment de », « aux frais de ». Et dit comme ça, on comprend mieux pourquoi il faut écrire dépens avec un s, comme dans dépense (frais) et non dépend comme l'on voit encore trop souvent...


    C'est naze d'écrire nase

    En fait, les deux orthographes, nase ou naze, sont possibles. Le mot ne vient pas, comme on le croit souvent, de nez (naseau) mais de nasi qui, dans l'argot du milieu, est un autre nom pour la syphilis (1928) ! Une forme nazi est attestée en 1878 pour désigner une maladie vénérienne. 
    On soupçonne nazi d'être une forme altérée de laziloffe (1836, Vidocq), composée de loffe (mauvais, faux) et de lazi, formation largonji (*) de nase (morve en wallon), lui-même emprunté à l'allemand Nase (nez). Comme on s'y retrouve !!!


    (*) Le largonji est ce qu'on appelle un argot à clé dont le nom explique le procédé : jargon donne largon suffixé en ji. La première lettre, si elle est une consonne, est remplacée par un l, et l'initiale se déplace en finale pour servir de base à un suffixe (ji pour j, bé pour b, etc.).



    Un article des plus intéressants

    Avec la locution « des plus » + adjectif venant après un substantif au singulier, la question se pose : faut-il accorder l'adjectif en genre et en nombre ? D'autant que la réponse est oui ! Ce qui donne, par exemple :

    • Cet article sur l'accord avec la locution des plus est des plus pertinents.
    • Une mouche des plus énervantes m'a gâché la nuit à bourdonner sans cesse.

    Quel jour sommes-nous ? Soir ou matin ?

    Les noms des jours et des mois s'écrivent avec une minuscule... sauf s'il s'agit d'un prénom.

    Ils prennent la marque du pluriel :
    • La boulangerie est fermée tous les lundis.
    • Je me souviens de janviers plus frisquets.
    Matin et soir restent au singulier quand ils sont apposés à un nom de jour au pluriel :
    • La boulangerie est fermée tous les lundis matin (sous-entendu : au matin)

    outre-Atlantique et outre-mer

    Outre-Atlantique se compose de outre (préposition signifiant au-delà) et de Atlantique, l'océan séparant les continents européen et nord-américain. Il désigne plus particulièrement les États-Unis et s'écrit outre-Atlantique, sans majuscule à outre (préposition), mais une à Atlantique (nom propre).

    Même traitement pour outre-Rhin (Allemagne), outre-Quiévrain (Wallonie), outre-Manche (Grande-Bretagne), ... mais pas outre-mer, sans majuscule à mer (quelle mer ? il ne s'agit pas d'un nom propre).



    Pot aux roses et pot-au-feu

    Un bon pot-au-feu se déguste avec deux traits d'union, et en un sens vieilli, il peut également s'agit du plat dans lequel a mijoté ce plat.
    Le pluriel est des pot-au-feu.

    Le pot aux roses est aussi un récipient, et se découvre sans trait d'union. L'origine de l'expression reste incertaine, la plus vraisemblable étant sans doute celle qui la fait remonter au Moyen Âge sous la forme « Car je tantost descouvreroi le pot aux roses », le verbe découvrir ayant alors le sens de soulever le couvercle : le pot aux roses aurait contenu de l'eau de rose, ancêtre volatile du parfum. (Réf. le Dictionnaire de l'académie).

    Un va-nu-pieds

    Si le mot n'a pas changé de sens depuis qu'il a fait son apparition (en 1639 : personne très pauvre, misérable, vagabond ; personne très sale, déguenillée), il avait une toute autre orthographe : va nuds pieds (nu s'écrivait alors avec le d de nudité).
    On trouve encore va Nuds-pieds (avec un trait d'union) en 1646 pour désigner un petit corps d'Armée de rebelles normands.
    Et bien qu'une variante ait été proposée en 1990 (un vanupied, des vanupieds), la forme correcte actuelle est un va-nu-pieds (avec deux traits d'union, pas de s à nu mais un à pied).

    De gaieté de cœur

    Gaieté fait partie de ces mots qui n'ont l'air de rien et pourtant sèment facilement le doute au moment de l'écrire. D'autant que la rue à Paris a conservé la graphie Gaîté (avec un accent circonflexe sur le i), aujourd'hui vieillie (mais encore possible).

    De même les adverbes dérivés s'écrivent respectivement gaiement ou gaîment.

    Nulle attestation d'un gaité, sans ni e ni î.
    C'est donc de gaieté de cœur que les hommes se rendent rue de la Gaîté.


    Bâille baye !

    Il existe trois manières d'écrire bâiller, bailler ou bayer

    Le premier, avec l'accent circonflexe sur le a (et non sur le i) est le plus courant, le plus connu : il signifie ouvrir involontairement la bouche, parce qu'on a faim, parce qu'on a sommeil, parce qu'on s'ennuie ou parce qu'on est fatigué (ce qui donne beaucoup d'occasions de bâiller, vous en conviendrez).
    On bâille d'ennui ou de fatigue, comme l'on peut bâiller tout court puisque c'est un verbe intransitif.

    Une jupe, un chemisier ou une porte peuvent également bâiller quand ils sont mal joints,  entrouverts ou carrément béants.

    En revanche, si c'est une bouche qui bée d'admiration ou d'étonnement, on utilisera alors le verbe bayer, comme dans les expressions consacrées, bayer aux corneilles, aux grues (rêvasser les yeux en l'air), aux chimères, ou aux nuées (désirer des choses impossibles).

    Le sens de bayer, intransitif comme son homonyme, s'apparente alors à s'ouvrir (et non être déjà ouvert, comme pour bâiller).

    Il y a un troisième bailler, transitif celui-là, dont les différents sens n'ont rien à voir avec les deux premiers : archaïque et idiomatique, il signifie donner (faire don), remettre, livrer, représenter. On baille des fonds comme on baille un coup de main, par exemple ; populaire familier, on la baille belle ou bonne quand on duper une personne en lui faisant miroiter un miroir aux alouettes.



    Le pluriel des mots en -ail

    Les noms en -ail forment généralement leur pluriel en -ails :
    • un aiguail, des aiguails (régionalisme pour parler de la rosée) ;
    • un attirail, des attirails ;
    • un autorail, des autorails ;
    • un camail, des camails (pièce de mailles portée sous le casque ; petit manteau d'ecclésiastique ; capeline ; chapeau) ;
    • un caravansérail, des caravansérails (vaste enclos entouré de corps de bâtiment où les voyageurs trouvent un abri pour eux et leurs bêtes ; par extension : lieu fréquenté par un grand nombre d'étrangers) ;
    • un chandail, des chandails ;
    • un cocktail, des cocktails ;
    • un contre-rail, des contre-rails (rail placé parallèlement à un autre) ; 
    • un détail, des détails ;
    • un épouvantail, des épouvantails ;
    • un éventail, des éventails ;
    • un foirail, des foirails (champ de foire) ;
    • un gouvernail, des gouvernails ;
    • un harpail, des harpails (troupe de biches ou de jeunes cerfs) ;
    • un mail, des mails (gros marteau en fer) ;
    • un mézail, des mézails (ensemble des trois éléments de la visière d'un casque, comprenant la vue, le nasal et le ventail) ;
    • un monorail, des monorails ;
    • un poitrail, des poitrails ;
    • un rail, des rails ;
    • un sérail, des sérails (palais du sultan et de quelques autres hauts dignitaires) ; 
    • un tramail, des tramails (filet mouillé vertical composé de trois nappes dans lequel les poissons restent prisonniers) ;
    • un trémail, des trémails (autre version de tramail).

    Sauf les mots suivants qui font leur pluriel en -aux :
    • un bail, des baux ;
    • un corail, des coraux ;
    • un émail, des émaux ;
    • un fermail, des fermaux (pièce d'orfèvrerie qui sert à fermer un vêtement ou un livre) ;
    • un gemmail, des gemmaux (assemblage ornemental de fragments de verre colorés) ;
    • un soupirail, des soupiraux ; 
    • un travail, des travaux ;
    • un vantail, des vantaux (battant d'une porte ou d'une fenêtre) ;
    • un ventail, des ventaux (partie inférieure du heaume, percée de trous pour permettre de respirer) ;
    • un vitrail, des vitraux.
    Ou encore, ces mots qui n'ont pas de pluriel :
    • bercail ;
    • bétail ;
    • entrerail ;
    • surtravail ;
    • télétravail.


    À noter que sans-travail ne prend pas la marque du pluriel, tandis que ail a deux pluriels, en ails (en botanique seulement) et aulx, et que frontail  (partie de la têtière du cheval qui passe sur le front) tolère les deux graphies, en -ails ou en -auxdes frontails, des frontaux.


    Par acquit de conscience

    Acquit ? Eh oui ! C'est bizarre mais c'est comme ça, et ceux qui écriraient par acquis de conscience en pensant bien faire seraient dans l'erreur... ou de fieffés coquins !

    Acquis (avec un s) est le participe passé du verbe acquérir et signifie, dans un emploi adjectival, qui appartient à, qui est la propriété de ; qui est entièrement dévoué à ; qui est incontestable. Essayez donc d'appliquer ces différents sens à l'expression, ça ne veut plus rien dire !

    Acquit est un substantif masculin et ne signifie rien d'autre que l'action d'acquitter (dans le sens de paiement). 
    Outre la locution (vieillie) par acquit de conscience, on le trouve dans :
    • à l'acquit de, en l'acquit de (à la décharge de, pour la libération de) ;
    • par acquit de politesse ;
    • par manière d'acquit...
    et quelques autres expressions.

    Par acquit de conscience met l'accent sur le manque de conviction de celui qui s'acquitte d'une tâche pour soulager sa conscience d'éventuels scrupules.



    Un je-ne-sais-quoi

    Depuis 1957, et grâce à Vladimir Jankélévitch (Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien), tout le monde sait que je-ne-sais-quoi s'écrit avec trois traits d'union. Toujours ? Non ! Ça serait trop facile !

    Un je-ne-sais-quoi (des je-ne-sais-quoi) s'écrit bien avec traits d'union quand il s'agit du substantif masculin invariable, mais il faut orthographier je ne sais quoi quand il s'agit du pronom indéfini :
    • Il y a chez cette fille un je-ne-sais-quoi qui fait se retourner les hommes sur son passage.
    • Il y a dans ma cuisine je ne sais quoi d'immangeable qui fait fuir les invités.



    Mettons-nous d'accord : s'en prendre à

    S'en prendre à est une locution verbale signifiant attaquer quelqu'un (ou quelque chose) en l'accusant. Évidemment, c'est nettement moins glamour que de se prendre à quelqu'un qui veut dire s'attacher à cette personne....


    La construction de cette locution est assez bizarre, associant deux pronoms, se et en, sans réelle fonction syntaxique (autrement dit, ils ne renvoient à rien). Ce qui fait que s'en prendre à se comporte comme un verbe pronominal, avec accord en genre et en nombre du participe passé pris.
    • Ses voisines s'en sont prises à Mamie parce que son chat a mangé leur canari.